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Des écoles sur rails





Le train livre des biens de consommation et transporte des voyageurs. Qui aurait pu deviner qu’il deviendrait aussi un moyen d’offrir de l’enseignement aux enfants dans des localités éloignées? En effet, des enfants de toutes les origines (autochtones, canadiens et immigrants) ont fréquenté l’école à bord d’une des voitures-écoles des compagnies ferroviaires du Canadien National et du Canadien Pacifique.


En Ontario et dans les Prairies, les voitures-écoles ont été utilisées de 1928 jusqu’en 1967, et de 1936 à 1942 à Terre-Neuve.

La petite école

Les enfants d’âge scolaire des régions isolées on pu recevoir une éducation de qualité grâce à cette école mobile et à ses professeurs passionnés. Les écoliers étaient les enfants de travailleurs du chemin de fer, de trappeurs et de chasseurs.

Remorquée par une locomotive, la voiture-école était stationnée sur une voie d’évitement pendant une période de 8 à 10 jours. Durant cette période, tous les enfants d’âge scolaire du village recevaient l’enseignement du professeur à bord de la voiture. Le professeur ainsi que sa famille habitaient dans la voiture-école, car en plus d’être dotée d’une salle de classe, la voiture disposait d’un appartement privé pour le professeur avec toutes les commodités : cuisinette, chambre à coucher avec salon et salle de bains.

Une fois la période d’enseignement terminée, une locomotive venait chercher la voiture-école et repartait vers un autre village. Au bout de 4 à 6 semaines, tout le circuit scolaire était complété et la voiture-école pouvait recommencer sa tournée.


Le programme d’enseignement était le même que celui des écoles régulières de la province. La lecture, la grammaire, les tables de calcul, l’histoire et la géographie étaient quelques-unes des matières enseignées.


Une voiture-école est conservée à Exporail, le Musée ferroviaire canadien, et peut être observée par les visiteurs.


Voici des extraits de lettres écrites entre 1928 et 1964 par le professeur William Wright, qui décrit la voiture-école à son arrivée.


« […] Il faut que je vous parle de la voiture-école. Je pense que si vous aviez été avec moi ce matin, vous auriez été émerveillés. C’est grandiose. Dans ma chambre, il y a une armoire pour suspendre les vêtements et une autre pour ranger les livres scolaires. Le lit est merveilleux […]. »


« […] Dans la cuisine, il y a un fourneau, une table blanche, une armoire pour ranger les assiettes pour qu’elles ne se brisent pas, une armoire pour la nourriture avec de la glace et un évier élégant. Il y a des casseroles, des poêles à frire, une casserole à ragoût, une théière, un percolateur pour le café et aussi des assiettes à tarte, un batteur à œufs, un rouleau à pâtisserie, une planche à pain, un contenant à farine, des brosses à récurer et un sceau, une vadrouille, une cuve de lavage, une bassine, des épingles à linge, un balai mécanique. Il y a un tapis dans ma chambre. »


« La salle de classe ressemble à celle sur la photo. Il y a 12 pupitres, six cartes suspendues sur des rouleaux à ressorts, un globe terrestre, des règles à mesurer, un cabinet de premiers soins, deux tableaux noirs, deux chaises, deux bibliothèques avec une belle quantité de livres, de l’encre, des plumes et de crayons, des gommes à effacer, des gribouilleurs et du papier pour le professeur. »


« La voiture est chauffée grâce à de l’eau provenant d’un chauffe-eau qui est dans un compartiment fermé. Aujourd’hui, plusieurs personnes sont venues me voir pour que je leur fasse visiter la voiture-école. C’était très amusant. »


La voiture-école : un lieu de rencontre des grands

Afin que la communauté profite pleinement de la voiture, celle-ci servait aussi à l’éducation des adultes. Le soir venu, les parents pouvaient s’y rencontrer et participer à des activités diverses (consulter les livres de la bibliothèque, jouer au bingo ou écouter de la musique) et suivre des cours, le tout organisé par les enseignants de la voiture-école.


D’autres services sur rail

Avant les années 1970, une multitude de voitures offrant des services divers ont sillonné le pays. Les voitures-écoles visaient d’abord à éduquer les enfants, mais des voitures spécialement aménagées permettaient aussi de familiariser les nouveaux travailleurs agricoles avec leurs tâches.


Il y avait également des voitures-hôpitaux, des wagons postaux qui assuraient le tri et la livraison du courrier et des voitures de fonction qui constituaient de véritables bureaux ambulants.

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